Les choix artistiques de ce Festival sont souvent intéressants. Je vous avais rapporté mon enthousiasme à propos de Elodie Vignon. Depuis lors, j’ai vu et entendu Tristan Pfaff et Alexander Paley. Festival technique par Pfaff ! Certes, celui qui aime le pianiste, c’est du gâteau , mais ….on reste sur sa soif si vous pensez à l’aspect musical. On le dit successeur de Cziffra . Ce n’est pas flatteur pour Cziffra. Ce dernier avait d’autres qualités. Certes, il avait une technique fulgurante mais il pouvait être poète. Les feux d’artifice au clavier sont de l’entertainment sans plus. Le temps peut arranger les choses. A espérer.
Quant à Sasha Paley, c’est un cas ! Ce virtuose a donné l’intégrale des Rhapsodies hongroises de Liszt en une soirée à Paris il ya deus ans, je crois.. Peu de pianistes se hasarderaient à ce programme. Vous voyez l’aspect olympique . A Lille, son programme était un hommage à son professeur , Vera Gornostayeva. Je ne m’attendais pas à voir le « Prélude , Choral et Fugue » de César Franck . Je ne sais pas si c’est sa tasse de thé mais je doute que Franck l’aurai apprécié. Suivait la 1ère Sonate de Weber et le « Carnaval » op. 9 de Schumann. comment qualifier l’approche de ces oeuvres par Sasha ? Certes, un soucis de rendre le texte du compositeur mais tout est du Paley. J’aurais cru entendre du Liszt dans le Finale du « Carnaval ». Et pourtant, je suis subjugué par sa technique. J’ai un ami qui était au Conservatoire de Moscou en même temps que lui et il me disait que Sasha était tout le temps au piano, des heures et des heures. Cette technique lui permet de réaliser des aspects peu connus des morceaux interprétés mais tout ceci se ramène à jouer du Paley. Mais j’ai un faible pour l’homme et sa modestie. s’il revient, je ne manquerai pas d’être présent.
Marc Castelain