Florian s’est fait plaisir; il y a longtemps qu’il voulait défendre le 1er Concerto pour piano de Nicolas Medtner. depuis hier, c’est chose faite.
Le concert avait lieu au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Le Belgian National Orchestra était placé sous la direction de Antony Hermus.On se demande pourquoi donner une version anglaise de l’ orchestre alors que nous parlons du Philharmonique de Berlin !!!
La salle était comble; le public était impatient de suivre la progression internationale de la carrière de Florian. Le concerto de Medtner est peu connu du mélomane lamba, mais le choix était judicieux. L’oeuvre est brillante , bien construite et agréable à entendre. Les difficultés techniques sont nombreuses, mais cela ne pose aucun problème à notre soliste. Il maîtrise parfaitement le parcours sinueux de l’écriture pianistique. Florian est ici en pleine possession de ses moyens. Je me rappelle que le Brussels Piano Festival avait été le premier à l’engager . Nous avions déjà repéré le potentiel de ses dons. Le concerto est techniquement difficile . Un peu de Rachmaninov, un soupçon de Scriabine et un coup de patte de Noack et c’est un grand moment de musique. Ce, qui nous a marqué , cette soirée, c’est que Florian s’est imposé à cette partition difficile. Pour notre plus grand plaisir. Il était parfaitement secondé par l’ Orchestre National de Belgique sous la direction de Antony Hermus. Une ou deux répétitions complémentaires auraient été les bienvenues. Mais …
La deuxième partie de la soirée était consacrée à la 5e Symphonie de Tchaikovski.
Je suis un peu inquiet du sort du Belgian National Orchestra. Tchaikovski nous offre un bel étalage des performances de l’orchestre et de son…chef. La version que nous avons entendues est une mise en place de la partition, une dernière répétition , si vous voulez. Je me demande pour quoi le chef s’évertue à battre la mesure et chaque temps. Cela peut aider un orchestre de jeunes mais un chef n’est pas un batteur de mesure. On espérait s’élever bien au-dessus de cela. Ensuite, battre la mesure en pliant les genoux est un peu loufoque. Il doit être fatigué après 40 minutes. Et puis, celé donne l’effet de danser, c’est tout à fait inutile. Vous me direz que chacun dirige comme il peut ou le veut. Je regrette que l’équilibre entre les bois, les cuivres n’étaient pas en place. Je trouve que le second mouvement était tellement lent que l’on avait envie de pousser les musiciens mais plus grave, musicalement cela manquait de tension. Je ne voudrait pas surcharger le chef, mais je souhaite bon courage aux musiciens. Mais peut-être était-ce un mauvais jour.
Heureusement, Florian Noack avait sauvé ma soirée.