Récital Freddy KEMPF
Freddy Kempf donnait un récital à l’ Opéra de Sydney ce 10 février 2018. Le programme est intéressant , il commence avec la 1ère Sonate op.1 de Prokofiev que l’on joue rarement. A tort , car c’est une oeuvre intéressante, très post romantique et pleine de fougue. Une manière comme une autre d’introduire la 8e, op. 84 qui constitue le morceau de choix de cette 1ère première partie de programme.
Je me suis retrouvé avec un pianiste qui a du tempérament, qui a une technique éblouissante mais qui n’accroche pas. Je dirais que c’est le candidat idéal pour remporter un 1er Prix à un Concours international. Il doit plaire au public par son panache mais aussi à un jury sensible à la démonstration technique. Pourquoi se lancer dans une oeuvre en fonçant , étant certain que ses doigts ne le trahiront pas. Freddy Kempf a trop de facilités et il semble soucieux de plaire. De là, son discours est souvent brouillon car il est toujours pressé. Peu de respirations.
Après l’entracte, Trois études de concert op. 40 de Kapustin et on termine avec la deuxième Sonate op. 36 de Rachmaninoff. Le programme est exigeant et cela ne trouble pas notre pianiste. Il y a peu de moments de rêverie surtout que de ma chaise je voyais la mer avec les bateaux qui passaient. C’était ma respiration.
Si vous aimez un pianiste athlétique, ne manquez pas de l’entendre. N’attendez pas le raffinement que vous pourriez attendre d’un grand pianiste, mais vous aurez devant vous une maîtrise technique absolue. Mais est-ce cela, la musique ?
Quant à Kapustin, Il faut un pianiste un peu plus jazzy.
Freddy Kempf a donné peu de temps après son récital une master class d’une petite heure à deux jeunes étudiants. C’est courageux sauf qu’il n’avait pas grand chose à dire.
Sydney, le 11 février 2018