La formule est dans l’air. Des personnalités musicales aiment s’entourer d’amis afin de se plonger dans le répertoire de musique de chambre. L’exemple de Martha Argerich est sans doute le plus renommé.
La pianiste australienne Kathryn Selby a constitué depuis des années des ensembles autour de sa personnalité. Très appréciée en Australie , elle invite ce midi la violoniste Grace Clifford et le violoncelliste Clancy Newman. Le récital a lieu dans la salle du City Hall, salle qui convient parfaitement à la musique de chambre. Un concert de midi , à 12.30 h. avec au programme, une seule oeuvre, le Trio op. 97 « L’Archiduc » de Beethoven. Les conditions sont optimales pour apprécier la musique. Le public, nombreux, a une caractéristique, beaucoup de cheveux gris, dont les miens….
D’emblée, je remarque que le piano est grand ouvert. sans doute parce que l’instrument y joue un rôle primordial, mais ce n’est pas une raison pour l’ouvrir. Ce que je craignais arrive, le piano laisse ses amis à l’arrière plan. Ce qui n’arrange rien , c’est que la violoniste n’a pas un son assez large pour revendiquer la place qui lui est dévolue. Malgré la musicalité des interprètes , l’équilibre entre les instruments est faussé. C’est frustrant car cette musique est si profonde , subtile que je reste sur ma faim.
Kathryn Selby étant la directrice artistique du trio se réserve le rôle le plus sonore. C’est regrettable. Une fois perdue cette cohésion sonore, je me mets à rêver. C’est un peu comme si le puzzle n’est pas reconstitué. Tout ceci n’enlève rien au talent des protagonistes. La personnalité de Clancy Newman est éclatante , quel talent !
Enfin, je me pose des questions à savoir pourquoi les gens applaudissent entre les mouvements.
Marc Castelain
Sydney, le 14 mars 2018