Je connaissais cet opéra de nom mais je ne l’avais jamais vu sur scène. Je savais que cet opéra avait connu un grand succès sur les scènes européennes. Je voulais en goûter aussi. Le TRM l’avait mis à l’affiche, je ne pouvais rater cette occasion.
La soirée était longue ; de 18 h. à 23.20 h deux entractes compris. c’est vraiment trop long. Nous n’avons pas la même notion du temps que les solides mélomanes de 1836.
Mais le TRM était valeureux d’inscrire à son programme une oeuvre qui demande de solides voix tant masculines que féminines. Et je dois dire que le contrat était gagné. Je ne citerai pas la distribution mais du point de vue vocal, nous avons entendu une superbe brochette de sonorités diverses.
Je pensais ne pas connaître cette oeuvre et pourtant dès le début de l’ouverture , je me suis trouvé en terrain connu: le thème « Ein feste Burg » choral luthérien bien connu.
Je me suis retrouvé dans cette atmosphère parisienne de 1836 avec dans le rôle principal , Raoul écrit pour la vedette du moment, le grand et célèbre Nourrit. Il faut une voix bien solide pour tenir sur toute la longueur de cet opéra. Notre héros de la soirée en avait l’étoffe. Six autres solistes du même acabit ornaient cette soirée. A ce point de vue, c’est une soirée splendide. Vu la longueur de cet opéra et l’exigence des différents rôles, nous avons réussi à nous immerger dans ce grand opéra historique. C’est aussi grâce à l’orchestre et son chef qui ont formidablement soutenu les solistes. Que dire encore de l’importance des choeurs qui étaient peut-être un rien trop criard, mais c’était un reproche que l’on faisait aux chanteurs de l’époque . Surtout à l’ Opéra de Paris. J’ai particulièrement aimé quelques instruments solistes qui accompagnaient certains airs. Il m’a semblé entendre une clarinette basse. ce devait être rare à l’époque.
Une mise en scène bien pensée avec des éléments de décor coulissant les uns dans les autres et utilisant différent plans de hauteur. Je n’ai pas aimé les mitraillettes à la fin de l’oeuvre. Vu l’époque, ce n’était pas bienvenu. Le poignard serait plus d’époque.
Enfin, il faut féliciter le TRM d’avoir pris le risque de mettre « Les Huguenots » à l’affiche. C’est plus heureux qu’une sempiternelle oeuvre de Verdi ou Massenet.