Nelson Goerner

Nelson GOERNER à Flagey

Le KLARA FESTIVAL fête ses 20 ANS. Ce Festival se distingue par sa programmation de qualité. Et ce dimanche 23 mars, nous avions le plaisir d’entendre Nelson Goerner. J’avais déjà vécu plusieurs prestations de Nelson et en particulier au Festival de Verbier. Au programme, Ravel, Debussy et en seconde partie, Liszt.

Pour nous mettre dans l’atmosphère, la Pavane pour une infante défunte…..Choix judicieux. L’approche du pianiste nous mène dans une atmosphère de recueillement, de simplicité . Le tempo est lent, même très lent. Trop lent, peut-être car l’interprète presse un peu le tempo, sans doute en compensation au tempo pris au départ. Mais le produit fini est superbe. Le son est minutieusement choisi est nous fait redécouvrir le musicien accompli qu’il est. Toutes ces qualités se retrouve dans « Images » de Debussy. Avant l’entracte, enfin Nelson peut libérer son énergie sa virtuosité dans « L’Isle joyeuse » . En seconde partie, couleurs différentes: LISZT. Facette du virtuose qu’est Nelson. S’il a réussi à nous proposer le monde de raffinement de Ravel et Debussy, il s’attaque au côté extraverti de Liszt. On nous joue peu la Ballade n°2 . Nelson y est aussi à l’aise que dans la musique française. C’est un grand lisztien. Sans mettre trop d’effets faciles, il défend superbement cette musique proche des improvisations. Et la cerise sur le gâteau, deux « Valses oubliées  » , dommage qu’il n’y a pas joint la troisième qui est la plus connue. En vrai virtuose, Nelson Goerner termine sa prestation par la « 6e rhapsodie hongroise  » , redoutable à cause des octaves qui fatigueraient maints pianistes. On l’attendait dans les mesures où la main gauche reprend le thème d’octaves. Moment de tension supplémentaire pour l’interprète. Ce n’était pas mal….

En conclusion, Nous avons savouré le raffinement de l’approche de Nelson dans la musique française. Je dis bien raffinement car il a bien « ciselé » les couleurs écrites par Ravel et Debussy. Parfois, je trouvais qu’il allait un peu trop loin car je pensais entendre les sons d’une boîte musicale.

Merci au Festival « Klara » de nous avoir offert ce moment privilégié.