Voici un titre qui mérite quel’on s’y arrête. C’est bien français ce que l’on y trouve: Fauré, Debussy, Bizet mais aussi Mozart. L’orchestre est
le « Sydney Symphony Orchestra » et le chef de ce soir : François Leleux. Ce dernier est bien français. Et comme bien souvent, on invite un chef français pour interpréter des oeuvres françaises. Sont-ils meilleurs dans leur répertoire national ? Non, je ne pense pas , mais allez expliquer. Et puis, cela attire un public friand , made in France.
Toujours est-il que François Leleux s’impose à la tête des musiciens australiens. C’est un chef charisma-
tique, il emmène ses musiciens par son enthousiasme et son agitation. Un peu trop agité peut-être , surtout dans cette Suite de Pelléas et Mélisande de Gabriel Fauré.
Nous avions droit à une Première, la Rhapsodie pour saxophone et orchestre de Claude Debussy. Mais comme F. Leleux est aussi un brillant hautboïste, il a mis le saxo dans sa boîte et il nous a présenté la transcription de Gilles Silvestrini pour hautbois et cor anglais. Comment diriger en jouant de ces deux instruments . La transcription a prévu de remplacer le hautbois par le cor anglais dans les passages plus fournis à l’orchestre. Curieuse façon de prendre le taureau par les cornes. Et Fr. Leleux s’en sort très bien. Le seul inconvénient est que l’orchestre accompagne et ne requiert plus toute l’attention du chef. De fait, c’est à l’orchestre que revient le mérite de jouer sans chef, sauf quelques attaques données. Mais nous avons déjà relevé la qualité de l’ Orchestre Symphonique de Sydney. Je dois avouer que je préfère la version pour saxophone. Debussy aussi, je pense. Mais cela aura permis de mettre le chef en évidence et de montrer ses multiples talents.
C’est de son cher hautbois que François Leleux mène sept musiciens de l’Orchestre dans la Sérénade pour Octuor à vents K. 375. Excellente idée qui a permis de valoriser des membres de l’Orchestre de Sydney et d’admirer leur savoir faire . Ce sont bien huit solistes qui nous ont offert cette superbe Sérénade de Mozart. La soirée se termine avec la Symphonie en ut de Bizet. Très bien enlevée par Fr. Leleux et ses troupes. Le joie de vivre, le lyrisme, tout pour charmer le public. Et le chef d’en remettre de son agitation au pupitre, qu’il n’avait pas d’ailleurs, il dirige de mémoire. cette gestique entraîne trop les mêmes couleurs, j’aurais souhaité un Bizet plus raffiné. Je suppose que plus tard, sa direction sera plus épurée. Mais, nous avons passé une excellente soirée . Le public aussi et il l’a manifesté.
Marc Castelain, Sydney, 23 février 2018